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Hakim Arabdiou
12 décembre 2008

Alain Gresh encore main dans la main avec les islamistes

Alain Gresh encore main dans la main avec les islamistes

Par Hakim Arabdiou

Le Colloque International Musulman de l'Espace Francophone a tenu sa 4è édition du 4 au 6 août 2006 à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. La rencontre, qui a vu la participation de 192 délégué(e)s de 21 pays d'Europe, d'Afrique, d'Asie, du Canada et des Etats-Unis, a traité cette année du thème " De l'islamophobie aux chocs des civilisations : défis et enjeux ". Alain Gresh et Tariq Ramadan y ont en été les invités vedettes, sans oublier Siham Andalouci.

Cette rencontre, où il a très peu été question d'exégèse religieuse, nous donne l'opportunité d'apporter quelques clarifications. D'abord le fait que les islamistes n'ont pas dérogé à leurs pratiques discriminatoires à l'encontre des participants de sexe féminin, tenues de porter leur uniforme politique et de s'asseoir séparées des hommes (voir photos sur le site www.astrolabe.be). Les participants qui sont si prompts à traiter de raciste les réticences de parents chrétiens ou juifs à l'égard du mariage de leur enfant avec un(e) musulman(e), devraient par honnêteté intellectuelle et pour combattre efficacement la musulmanophobie (et non pas l'islamophobie), dont sont victimes les musulmans en France, se départir de leur croyance xénophobe qui existe dans l'islam et qui interdit à une musulmane d'épouser un non musulman, si celui-ci refuse de renier ses convictions religieuses, agnostique ou athée.

Il y a ensuite l'emploi abusif du mot " Musulman " dans l'intitulé du colloque. Cette pratique n'est pas nouvelle. Elle date de la création de l'Organisation des Frères musulmans à la fin des années vingt. Les islamistes usent à dessein des termes " musulman " pour se désigner et cacher ainsi leur qualité de militants politiques et d'" islam " pour camoufler leur programme ultra-libéral sur le plan économique et réactionnaire sur le plan social et politique. L'objectif est de bénéficier d'une solidarité spontanée de leurs coreligionnaires et de disqualifier par la même leurs adversaires, qui ne peuvent qu'apparaître aux yeux des fidèles que comme des " ennemis de Dieu ".

Il faut admettre qu'ils ont gagné, au moins partiellement, cette bataille sémantico -idéologique. On constate en effet depuis une dizaine d'années en Europe de plus en plus d'acteurs dans les champs médiatique, politique et universitaire qu'on ne peut soupçonner de sympathie pour eux, qui emploient improprement les termes organisation " islamique " ou " musulmane ", alors même qu'il s'agit d'organisations " islamistes ". Même leurs adversaires les plus déterminés utilisent à leur insu, et comme synonyme d'islamisme ou d'intégrisme des expressions tels que "groupe religieux ", " parti religieux " ou " religieux ".

L'ensemble de ces termes concourent à faire croire que nous avons affaire à des organisations religieuses, qui transcenderaient par conséquent les clivages sociaux, alors qu'ils sont des forces qui défendent avant tout les intérêts de deux fractions principales de la bourgeoisie musulmane : la bourgeoisie mercantile et la bourgeoisie compradore. Les organisations islamistes sont de nature politico-religieuse : politique par leur programme et religieuse par leur instrumentation à cette fin et sans état d'âme des sentiments religieux des croyants. Hassan El Banna n'a-t-il pas écrit en 1946 que : " Les ouvriers doivent toujours se rappeler le devoir qu'ils ont envers Dieu, leur âme et leur patron " ?

Les Alain Gresh, les Bruno Etienne, les François Burgat professeurs d'université... connaissent parfaitement et depuis toujours l'essence politico-idéologique des islamistes. Ils font mine d'oublier les agissements des islamistes dans les années 1960, 1970 et 1980 dans les campus d'Alger, de Tunis, de Rabat, du Caire, etc. Les étudiants de gauche essuyaient alors régulièrement, souvent avec la complicité passive ou active des régimes en place, les coups de gourdin, de chaînes à vélo, de machette et de jet d'esprit de sel sur les cuisses des étudiantes et parfois sur leurs visages.

Tous ces islamogauchistes participent sciemment à cette stratégie mystificatrice en vue d'occulter la nature de ces organisations et de leurs leaders, afin de mieux entraîner derrière eux une partie de la gauche et endormir l'opinion. Ils ont vite fait de présenter les islamistes en nouveaux " anti-impérialistes ", voire en véritable alternative progressiste aux pouvoirs corrompus et répressifs en place dans les pays musulmans et d'authentiques défenseurs des droits bafoués des musulmans en Occident. Drôle d'anti-impérialisme et de progressisme qui a transformé ces militants de gauche en garde prétorienne des intégristes et en fervents défenseurs de certaines de leurs revendications réactionnaires ou communautaristes. Ils n'ignorent pourtant pas que ces éléments ont longtemps été la cinquième colonne de l'impérialisme dans les Etats arabes progressistes. Qu'ils avaient combattu dans les années 1960 et 1970 toutes les mesures que ces régimes avaient mises en ½uvre en faveur des travailleurs et de la paysannerie pauvre, ainsi que l'important effort de développement socio-économique visant à briser les liens de dépendance d'avec le système capitaliste mondial.

Quant à la présence d'Alain Gresh, il n'est pas à une compromission près avec eux. L'intéressé n'est pas seulement l'un des adversaires les plus actifs de la laïcité lorsqu'il faut en faire bénéficier les habitants de France de confession musulmane. Ils avaient également mis, conjointement avec Ignacio Ramonet, directeur du Monde diplomatique, tout le crédit de leur publication auprès des milieux intellectuels de gauche dans notre pays, pour que l'Algérie et son peuple soit livrée au Front islamique du salut (FIS), parti salafiste et fasciste tant par son programme que par ses méthodes. Le problème de ces deux-là ce sont les " généraux algériens " et non pas le FIS et ses nombreuses bandes armées (MIA, GIA, GSPC, FIDA...) qui était alors en train de mettre l'Algérie à feu et à sang. Pourtant, inquiets des difficultés financières de leurs entreprises, ils n'avaient craché sur les dizaines de milliers d'euros que leur avaient octroyé ces mêmes " généraux " pour publier dans leur périodique, à l'occasion de l'Année de l'Algérie en France, en 2003, un publi-reportages sur ce pays, genre au demeurant mal vu dans la profession pour des raisons d'éthique.

par Hakim Arabdiou

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