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Hakim Arabdiou
12 décembre 2008

L’interdiction de l’adoption d’enfants en islam

L’interdiction de l’adoption d’enfants en islam

Par Hakim Arabdiou

Mohammed, le prophète des musulmans, multiplia, depuis la mort de Khadidja, sa première épouse, les conquêtes féminines, soit en les épousant soit en faisant de quelques-unes, ses concubines, voire ses esclavages[1]. Il ne cachait d’ailleurs pas son amour des femmes[2] et des parfums. Son mariage avec Zeineb bint Djahch, ex-épouse de son fils adoptif, Zeid, fit cependant scandale[3].

Le mariage du prophète Mohammed avec son ex-belle-fille

Selon l’islamologue marocaine, Fatima Mernissi, Mohammed se rendit un jour au domicile de son fils adoptif, Zeid, ouvrit la porte d’entrée de celui-ci et surprit sa belle-fille Zeineb bint Djahch, en tenue d’intérieur. Cela suffit pour provoquer en lui le coup de foudre pour elle, alors qu’il était déjà marié à quatre femmes, Saouda, Aïcha bint Abou Bakr, Oum Salma et Oum Habiba, sans compter la défunte Khadidja.

Etienne Dinet et son ami Brahim Ben Slimane donnent une version légèrement différente de cet incident. C’est dissimulée derrière le rideau de l’entrée de son domicile que Zeineb accueillit son beau-père, qui est aussi son cousin. Elle l’informa de l’absence de son mari, mais l’invita néanmoins à entrer. Ce que celui-ci s’empressa de refuser, vu l’absence de l’époux. Entre-temps un courant d’air souleva le rideau et lui fit apercevoir Zeineb, en tenue d’intérieur. Cela fit un tel effet sur lui que cela lui arracha une exclamation très flatteuse envers elle.

L’intéressée ne manqua de rapporter à son époux, non sans beaucoup de fierté, ce qui s’était passé, et le traita avec plus de dédain que d’habitude. Celui-ci, comprenant que dorénavant sa femme ne le méprisera que davantage, se rendit alors chez son père, le Prophète Mohammed pour l’entretenir à ce sujet. « Peut-être que Zeineb t’a-t-elle plu ! Dans ce cas, je m’en sépare. » L’Annonciateur de Dieu lui répondit : « Retourne auprès de ton épouse et garde-la pour toi. » Mais pour Zeid, le cœur n’y était plus et il envisagea de divorcer. Il revint voir son père, pour l’informer de sa volonté : « O Prophète, Zeineb a rendu plus insupportable encore son langage à mon égard, et je désire la répudier. » « Crains Allah, lui répondit-il, et garde ton épouse pour toi. » « Mais, je ne suis plus le maître chez moi. " » « Ah ! s’il en est ainsi, répudie-la. »

Mais les propos de Mohammed ne correspondaient pas véritablement à son état d’âme. Il était en effet en proie à un désir sexuelle intense envers Zeineb et en même temps tourmenté au plus point par le choc que provoquera son futur mariage avec elle dans la ville de Médine, où une telle union est considérée comme un « mariage incestueux ». Effectivement, les « infidèles » criait déjà au scandale : « Mohammed épouse la femme de son propre fils », tandis que ses fidèles étaient ébranlés dans leurs convictions envers celui qui représente pour eux un modèle de vertu.

Allah au secours de son prophète

Mais Dieu, le Clément et le Miséricordieux, ne voyait pas du tout les choses d’un mauvais œil. Il reprocha même à son prophète de ne pas agir selon les inclinations de son cœur dans cette affaire ; et bénit son mariage avec sa belle-fille, une fois qu’elle a divorcé.

« O Muhammad : tu as dit un jour à cet homme envers lequel Dieu a été plein de bonté, et qu’il a comblé de ses faveurs : Garde ta femme et crains Dieu ; et tu cachais dans ton cœur ce que Dieu devait bientôt mettre au grand jour. Il était cependant plus juste de craindre Dieu. Mais lorsque Zeid prit un parti et résolut de répudier sa femme, nous te l’unîmes par mariage, afin que ce ne soit pas pour les croyants un crime d’épouser les femmes de leurs fils adoptifs après leur répudiation. Le précepte divin doit avoir son exécution. » (Le Coran, chapitre (sourat) XXXIII, verset (âya) 35)

L’opinion publique de Médine ne se laisse toutefois pas convaincre facilement par ces arguments aussi divins soit-ils sur une question sur laquelle elle ne badinait guère.

Le Prophète se décida alors d’appeler de nouveau Allah à son secours pour le sortir d’une telle épreuve. C’est ainsi que Dieu, omniscient et omnipotent, décida une mesure radicale : il interdit purement et simplement l’adoption d’enfants aux musulmans.

« Dieu n’a pas donné deux cœurs à l’homme ; il n’a pas accordé à vos épouses le droit de vos mères, ni à vos fils adoptifs ceux de vos enfants. Ces mots ne sont que dans votre bouche. Dieu seul dit la vérité et dirige dans le droit chemin. » (Le Coran, chapitre XXXIII, verset 4)

Il dit aussi : « Appelez vos fils adoptifs du nom de leurs pères se sera plus équitable devant Dieu. Si vous ne connaissez pas leurs pères, qu’ils soient vos frères en religion et vos compagnons ; vous n’êtes pas coupables si vous ne le savez pas ; mais c’est un péché que de le faire sciemment. Dieu est plein de bonté et de miséricorde. » (Le Coran, chapitre XXXIII, verset 5).

Il adressa un autre message au musulman concernant leur Prophète. « Muhammad n’est le père d’aucun de vous. Il est l’envoyé de Dieu et le sceau des prophètes. Dieu connaît tout. » (Le Coran, chapitre XXXIII, verset 38).

Zeïd s’est vu pour sa part obligé d’abandonner son nom patronymique adoptif, qui était Zeid ibn Mohammed, et de reprendre son nom patronymique originel : Zeid Ibn Haritha.

C’est conforté par cette série de directives du Très Haut légitimant religieusement un mariage pour le moins atypique que Mohammed réalisa enfin son vœu. Pour ne pas donner plus de prises à ses détracteurs, Mohammed avait, selon l’égyptien, Mansour Fahmy, enfreint les trois règles du mariage que la nouvelle religion avait établies : il épousa Zeineb Bint Djahch sans dote, sans témoin et sans autorisation.

Mais cette assertion est indirectement démentie par Fatima Mernissi, puisqu’elle évoque non seulement la fête organisée à cette occasion, mais aussi un événement de portée considérable pour les musulmanes : l’apparition du premier verset sur le hidjab (ici, au sens de rideau). Les circonstances de la révélation indiquent que Mohammed avait été très contrarié par trois convives qui tardaient à repartir chez eux, alors qu’il était impatient de se retrouver en intimité avec sa nouvelle femme.

Dieu rappela alors au cours même de cette soirée quelques règles de bienséances, auxquelles sont tenus les musulmans envers leur prophète.
« ''O croyant ! n’entrez point sans permission dans la maison du Prophète, excepté lorsqu’il vous invite à sa table. Rendez-vous-y lorsque vous y êtes appelés. Sortez séparément après le repas et ne prolongez point vos entretiens, vous l’offenseriez. Il rougirait de vous le dire ; mais Dieu ne rougit point de la vérité. Si vous avez quelque demande à faire à ses femmes, faite-la à travers un voile ; c’est ainsi que vos cœurs et les leurs se conserveront en pureté. Évitez de blesser l’envoyé de Dieu. N’épousez jamais les femmes avec qui il aura eu commerce ; ce serait grave aux yeux de Dieu. (Le Coran, chapitre XXXIII, verset 51)

Les conséquences de l’interdiction de l’adoption d’enfants en islam

A la place de l’interdiction de l’adoption d’enfants en islam à cause de ce mariage, il n’existe la kafala, le tutorat, qui exige certes de bien traiter l’enfant, mais ce dernier ne peut prendre le nom patronymique de son kafil, son tuteur, ni l’hériter.

Mais dans les faits, les conséquences, qui auraient pu être désastreuses, de cette abolition pour les orphelins et leurs familles adoptives sont quelquefois atténuées, voire ignorées par les musulmans. Car il n’est pas rare que ces derniers contournent totalement ou partiellement cette interdiction, en prodiguant droits et affection à l’enfant. Cette interdiction est également pondérée par l’insistance de l’islam à bien traiter l’orphelin, à le protéger, à veiller sur ses droits et menace d’un châtiment exemplaire ceux qui seront tentés de l’en spolier.

Concernant les pays musulmans, seule la Tunisie de feu Bourguiba a abolit depuis les années cinquante cette prescription religieuse et l’a remplacée par des lois civiles modernes.

L’Algérie a pour sa part marqué depuis quelques années, une avancée très importante dans ce domaine. C’est ainsi que l’enfant « adopté » peut désormais prendre le nom patronyme de son tuteur, en dépit du fait que l’islam est considéré religion d’État, conformément à l’article 2 de la Constitution, et l’existence d’un Code de la famille régit par la chari’a réactionnaire.

Khadidja offrit Zeid comme cadeau à son mari

Rappelons que c’est Khadidja, la première et riche épouse de Mohammed ibn Abdellah, qui fit un jour cadeau à celui-ci d’un jeune esclave qu’elle avait fait acheter par son neveu en Syrie. Il s’agit de Zeid Ibn Haritha, de la tribu chrétienne Kalb. Peut-être pour le consoler du décès en bas âge des trois garçons qu’elle lui avait donné.

Mohammed, qui n’était pas encore l’Apôtre de Dieu, l’affranchit et adopta Zeid, conformément à la coutume qui avait cours en Arabie préislamique. Cette coutume était l’équivalent de l’adoption plénière telle que conçue et appliquée par le droit moderne. Il a trait à l’attribution à l’adopté du nom patronymique de l’adoptant, ainsi que les mêmes droits et les mêmes devoirs qu’un enfant biologique, y compris en matière d’héritage.

En l’an 627 (an 5 de l’Hégire), Mohammed le maria avec la veuve, Zeineb Bint Djahch.

Mais ce mariage ne fut pas conclu sans difficultés. Il lui fallut tout son prestige de prophète pour le contracter.

Il était en effet impensable pour la très belle et très noble Zeineb d’épouser un ancien esclave qui plus est, un enfant adoptif ! N’avaient-ils pas, elle et ses frères, déjà éconduit un autre proche du Prophète : Ali ibn Abi Taleb, qui avait demandé sa main ? Il est vrai que Ali, n’était qu’un modeste ouvrier agricole, et n’avait pas encore connu le destin et la postérité qui sont les siens. Zeid et Zeineb eurent le temps d’avoir un garçon qu’il prénommèrent : Oussama.

Sources :

  • Etienne Dinet et Hadj Slimane Ben Brahim : la Vie de Mohammed : le Prophète d’Allah, éd. El Fourkane, Paris, sans date.
  • de Maxime Rodinson : Mahomet, éd. Du Seuil, 1994 (1968), Paris
  • Mansour Fahmy : la Condition de la femme dans l’islam,
  • Fatima Mernissi : le Harem politique : le Prophète et les femmes, Albin Michel, Paris, 1987
  • Le Coran, traduit de l’arabe de Kasimirski et présenté par Mohammed Arkoun, éd. Garnier-Flammarion, 1970

Notes

[1] Il s’agit de la copte chrétienne, Maria, que le gouverneur d’Alexandrie offrit à Mohammed, et de la juive Rayhanna d’une tribu d’Arabie.(in Fatima Mernissi, le Harem politique, p. 223)

[2] Un autre mariage de Mohammed fit scandale ; celui de son union en l’an 629 (an 7 de l’Hégire) avec la juive, Safia bint Huyay, l’épouse d’un chef de tribu de la ville de Khaïbar, en Arabie. Mohammed l’avait faite prisonnière durant la bataille dans cette ville. Mais séduit par sa beauté, il l’affranchit, car elle accepta de se convertir à l’islam, et l’épousa. (in Fatima Mernissi, le Harem politique, p. 223 )

[3] Le peintre orientaliste, Etienne-Nasreddine Dinet (1861-1929) s’était converti officiellement et solennellement à l’islam, en 1913, reconversion qui doit remonter en réalité à bien avant. Il venait vendre ses tableaux chaque année à Paris, où il possédait un appartement dans le XIIe, où il est né et où il est mort (décembre 1929), soit après son hadj, en avril 1929. Son corps a été rapatrié en janvier 1930, à Boussaâda (porte du désert algérien). (Préface de Etienne Dinet et Hadj Slimane Ben brahim : la Vide de Mohammed, éd. El Forkane).

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Commentaires
B
Vous dites n'importe quoi, mais vraiment ce que je lis n'a rien a avoir avec le prophete ou sa famille monsieur. Mais j'avoue quand meme que vous avez de l'imagination pour disney world! C'est tout ce que j'ai a dire...
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