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Hakim Arabdiou
9 décembre 2008

Entretien avec Huguettte Chomski Magnis

Entretien avec Huguette Chomski Magnis, présidente du Mouvement pour la Paix et contre le Terrorisme

Madame Huguette Chomski Magnis, présidente du Mouvement pour la Paix et contre le Terrorisme, a accepté de faire connaître aux lecteurs son association de Respublica et de leur livrer quelques informations sur la prochaine conférence internationale contre le terrorisme, qui se tiendra à la fin de ce mois à Paris et dont le MPCT est la cheville ouvrière. Cette conférence, intitulée : "le terrorisme contre les droits humains universels", se tiendra le 23 novembre 2008, de 9h à 18h, à la Mairie du 9e arrondissement, 6, rue Drouot, 75009, Paris.
Inscription auprès du MPCT par mail : par téléphone : 06 77 87 89 05

Respublica : Pouvez-vous dire à nos lecteurs dans quelles circonstances votre association a  été créée ?

Huguette Chomski Magnis :
Le Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme (MPCT) est une association Loi de 1901 créée en 2003. Ce qui intrigue les uns et déconcerte les  autres, c’est que nous soyons totalement  indépendants de tout parti politique, de tout groupe d’intérêts. L’expression « association citoyenne » est assez galvaudée, mais c’est vraiment ce que nous sommes : au départ,  il y a eu deux simples  citoyennes,   professeures de banlieues, alarmées de voir le terrorisme mal pris en compte - ou pas pris en compte du tout - comme donnée nouvelle par la plupart des associations se réclamant des droits humains et de la paix.
C’est encore largement le cas aujourd’hui en dépit de nos quelques avancées. Le terrorisme reste, sur fond de déni ou de justification implicite, un sujet assez tabou, sinon pour évoquer les atteintes aux droits humains engendrées par la lutte contre le terrorisme. Ce qui est d’ailleurs une préoccupation parfaitement légitime. Mais si on ne commence pas par condamner la violation majeure des droits humains qu’est la pratique terroriste et en particulier celle, monstrueuse, qu’on qualifie de « suicide », on participe à la confusion.
Il faut livrer une bataille des idées, sur le terrain de la défense des droits humains universels, contre le soutien moral au terrorisme, qu’il s’exprime par le déni ou par la justification et la légitimation d’organisations terroristes. On peut résumer notre position par cette phrase "Le chemin de la paix passe par l’arrêt du terrorisme". Le mouvement anti-guerre n’a pas de légitimité, s’il ne se mobilise pas contre cette sale guerre faite aux civils qu’est le terrorisme, quelle que soit la cause invoquée.

Respublica : Votre association est l’une des organisatrices de la conférence internationale intitulée « Le terrorisme contre les droits humains universels », qui se déroulera, le 23  novembre prochain, à Paris. Pourquoi  cette conférence ?

Huguette Chomski Magnis :
Nous avons - depuis la première Conférence Internationale Contre le Terrorisme, que nous avons organisée à Paris le 11 septembre 2007 - constitué un noyau, l’Alliance Internationale Contre le Terrorisme avec nos partenaires, notamment des associations de victimes du terrorisme[1]. Nous avons aussi l’appui d’associations de la société civile en France, antiracistes, de défense des droits des femmes, de la laïcité…   qui partagent la volonté de défendre les valeurs universelles et qui ont soutenu le lancement de la première Journée Internationale Contre le Terrorisme le 11 septembre dernier. Mais le travail d’organisation ne repose que sur nous.
Pourquoi cette Conférence et son thème ? Parce qu’il nous semble évident qu’à l’heure de la célébration du 60e anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, celle-ci est en fait en grand danger. Une offensive relativiste est à l’œuvre à l’ONU contre les droits de femmes, contre la liberté d’expression et contre la condamnation universelle du terrorisme. Alors, concernant ce dernier aspect, il revenait à notre association de prendre l’initiative.

Respublica : Quelles sont les décisions concrètes que votre association attend de cette conférence ?

Huguette Chomski Magnis :
On poursuit toujours le même objectif  : permettre à la société civile de se mobiliser sur un non au terrorisme, expression de la réprobation de la conscience universelle qui rejette ce moyen d’action en tous lieux et en toutes circonstances.
Si SOS Attentats et sa courageuse fondatrice Françoise Rudetzki ont été conduits  à la dissolution, après des années de bataille en défense des victimes, c’est aussi que la mobilisation populaire a fait défaut. Mais le combat qui va s’exprimer dans cette conférence a été balisé, par des associations de victimes du terrorisme et aussi par des initiatives citoyennes.   Il y a eu la pétition des intellectuels arabes demandant à l’ONU que les responsables d’attentats soient jugés par des tribunaux internationaux, y compris les religieux édictant des fatwas pour légitimer les attentats « suicides ». Il y eut notre Manifeste Ensemble Contre la Terreur adressé à l’ONU. Il y a eu la pétition « United Against Terror » initiée par nos partenaires britanniques, après les attentats de Londres. Et bien d’autres initiatives dont beaucoup nous sont sans doute  inconnues. Mais il n’y a encore rien eu de fédérateur et rien de massif. Rien qui soit à la hauteur de l’enjeu que représente pour l’humanité le rejet du terrorisme.
C’est cela que la Conférence devra aider à générer avec le lancement d’une pétition internationale : non au terrorisme, relayée dans tous les pays où l’Alliance Internationale Contre le Terrorisme a déjà un correspondant et au-delà dans un maximum de pays. Une campagne que j’invite par avance les lecteurs de Respublica à soutenir.

Notes

[1] Correspondants de l’Alliance : Algérie, Argentine, Espagne, France, Grande-Bretagne, Irlande du Nord, Israël, Italie

Hakim Arabdiou

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